Lettre du Président de l’Amicale des Anciens de la Légion étrangère de Paris

J’ai souhaité revenir vers vous en cette fin d’année car je sais que nous avons tous besoin de répit, de faire le point sur l’année qui s’est écoulée. Aussi bien à titre professionnel que personnel puisque la COVID ne nous a facilité ni la vie, ni nos échanges, ni nos activités.

Permettez-moi d’abord, d’avoir une pensée pour tous ceux que la vie n’a pas épargnés et qui ont traversé des moments difficiles en 2021. Je leur souhaite une meilleure et belle année 2022.

Ensuite, je souhaite tout simplement vous parler de Noël et de Monsieur Légionnaire, vous parler de ces hommes d’exception. Parce que ces hommes méritent que l’on parle d’eux, de vous. Juste pour se souvenir…

C’est à Noël que bon nombre de nos références humaines sont plus que jamais mises en valeur. C’est à Noël que les différences de grades s’estompent et que l’on établit des contacts moins formels. C’est à ce moment que l’on va toucher au plus profond du cœur de Monsieur Légionnaire.

C’est à Noël que l’on comprend un peu mieux la Légion.

C’est à Noël, ce soir-là plus que jamais, que la Légion doit tenir lieu de famille aux Légionnaires obéissant ainsi à sa devise : « Legio Patria Nostra ».

Le soir de Noël, les mots cohésion et solidarité retentissent de leur pleine signification. Jeunes et anciens dans un même élan, repoussent l’individualisme forcené qui règne dans notre société. C’est un moment particulier, où il nous est possible, autour de nos crèches, de nous réjouir d’être ensemble et de former une communauté humaine forte, accueillante, chaleureuse dépassant les races, les ethnies, les nations, les communautés et les religions, soudée par ce ciment indéfectible, la fraternité d’armes, force de notre identité.

Et puis il y a un miracle. Le miracle, c’est que dans cette troupe incomparable, toutes les différences d’éducation, de nature, de caractère, persistent. Le miracle, c’est tout simplement qu’elles se rejoignent vers un même but : le service des Armes de la France.

On ne demande pas ce que Monsieur Légionnaire est venu chercher à la Légion étrangère, et au fond, personne n’en a le droit. C’est l’une de nos traditions les mieux établies. L’engagement à la Légion étrangère reste un acte individuel, une démarche personnelle. Pour certains, désir d’aventure, pour d’autres, détermination à refaire sa vie, pour d’autres encore, volonté de quitter un pays, un milieu où la vie était simplement devenue impossible. Il y autant de raisons qu’il y a de Légionnaires.

La Légion ne les transforme pas. Elle les révèle à eux-mêmes. Il n’y a pas deux Légionnaires pareils et pourtant, tous ces hommes rassemblés, qui vivent ensemble, endurent ensemble, combattent ensemble et souffrent ensemble, chacun à sa façon, cette étrange réunion d’êtres dissemblables, cela forme une chose unique, cohérente, homogène qui s’appelle : la Légion.

C’est parfois à Noël, lors d’un moment d’intimité, lorsque le cafard gagne Monsieur Légionnaire qu’il se confie à son chef pour raconter sa vie ou ses vies. Le Légionnaire donne tout à ses chefs et à la Légion et c’est là sa grandeur et sa force. C’est en vivant pour la Légion que chaque Légionnaire vit pour lui-même et tout entier.

Mais ce qu’il faut peut-être reconnaitre par-dessus tout, c’est qu’il n’y a pas de mystère ; la pérennité de la Légion étrangère repose sur le commandement à la Française. Il est fondé sur le lien du coeur entre le chef et le subordonné. Le chef doit donc créer ce climat affectif basé sur trois vertus : l’exigence, le respect et l’amour. Noël peut rappeler que la France est fidèle à ceux qui se donnent à elle et y engagent leur vie.

Pour conclure, je souhaite citer sur une phrase du Prince Aage de Danemark, Chef de Bataillon au 3e Étranger, qui écrivait en 1936 dans ses souvenirs de la Légion étrangère. Elle s’adresse à tous ceux qui vivent leur métier avec passion et à tous ceux qui aiment la Légion étrangère.

Il disait : « Quand je parlais de la Légion, c’est de moi que je parlais. Et quand je parlais de moi, c’est de la Légion qu’il s’agissait. »

Je souhaite très sincèrement à chacun d’entre vous un très joyeux Noel 2021. La proximité physique n’est plus mais l’Esprit qui nous unit reste intact.

Pour autant, afin de maintenir et de resserrer les liens entre les membres de notre amicale et pour perpétuer la tradition, je vous propose de nous retrouver à l’occasion d’un repas de cohésion au mess du G.R.L.E au Fort de Nogent, le samedi 15 janvier 2022. Ce repas sera précédé de la visite de la crèche et se terminera par la traditionnelle galette des rois.

En attendant, je vous adresse mes meilleurs vœux pour l’année à venir. Soyons aussi déterminés et combattifs que l’année dernière pour défier les difficultés du moment.

En 2022, le 33e congrès de la F.S.A.L.E. se tiendra les 13, 14 et 15 mai 2022 à Millau (Aveyron). Le chef de corps de la 13e D.B.L.E. nous fera l’honneur de nous accueillir à « la phalange magnifique », premier régiment entré dans l’ère « Scorpion », équipé de véhicules blindés d’infanterie Griffon.

Continuons à croire en nos valeurs et défendons-les sans détour. Faisons de notre amicale, une association d’Anciens Légionnaire qui fait référence.

Joyeux Noel 2021 et bonne année 2022, qu’elle puisse vous apporter tout ce que vous désirez.

Amicalement et fidèlement

Thierry Morvan

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